La Douche, c’est Aude et Camille, deux comédiennes qui se sont associées pour créer sur l’Internet fictions, pastilles, et caméras cachées. Elles manient l’humour avec une bonne dose d’absurde pour soulever des problématiques sociétales avec punch et panache. Le ton n’est jamais moralisateur mais agit plutôt comme un petit poil à gratter pour réveiller les consciences. Les thèmes sont divers comme le système électoral français, le salaire des femmes, la pression exercée sur les femmes à devenir mère… Allez, hop ! À la douche !
La Douche en une phrase, un mot, un sketch ?
Camille : « Glamour »
Aude : « Je suis une grande fille, j’ai pas de comptes à rendre. Je vais rendre là par contre. », délicatesse, Le bout de graal.
Pourquoi “La Douche” ?
Camille : Parce que ça réveille ! Et ça consomme moins d’eau qu’un bain…
Aude : Parce que c’est propre.
Elle vient d’où votre inspiration ? Comment faites-vous pour travailler à deux ? C’est compatible avec vos égos surdimensionnés d’actrice ?
Camille : On se parle beaucoup de nos vies, de nos expériences, d’anecdotes qui nous sont arrivées, de ce qu’on voit ou lit, de l’actualité et de ce qui nous touche en tant que jeune trentenaire. C’est souvent le point de départ de nos vidéos. Mais on ne va pas se mentir, notre inspiration n’est jamais bien loin de l’Happy Hour !
Aude : Ouais, on passe beaucoup de temps à débattre sur des sujets qui nous animent (les Happy hours notamment) et généralement les idées viennent toutes seules. Travailler à deux c’est génial parce que, d’une part, il y a un vrai ping pong créatif mais surtout le point de vue de l’autre permet une remise en question permanente, du coup on doute, on râle mais on stagne jamais.
La liberté d’expression dans l’humour aujourd’hui, on en pense quoi ?
Camille : Avant les humoristes avaient moins de limites, ils pouvaient choquer librement sans risquer de mettre leur carrière en péril. Aujourd’hui, il y a un politiquement correct à respecter. Avec La Douche, même si on a beaucoup de liberté dans le choix et dans le traitement des sujets qu’on aborde, on fait quand même attention à la forme pour s’assurer que nos messages passent bien.
Aude : C’est clair que c’est hyper touchy de faire de l’humour aujourd’hui, surtout sur les réseaux sociaux. TOUT est sujet à polémique et pour peu que ton contenu soit un peu militant ça devient World War Z. Je continue à penser qu’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. C’est pour ça que pour moi la véritable question n’est pas tant le contenu que la diffusion.
Vous semblez très concernées par le féminisme, et on le ressent dans vos vidéos. Pourquoi avoir choisi l’humour pour en parler ?
Camille : C’était soit l’humour, soit la poterie. L’humour s’est imposé naturellement.
Aude : Ah donc on a complètement abandonné le projet de poterie ?
Est-ce encore difficile d’être une femme dans ce milieu ?
Camille : Nous travaillons majoritairement avec des hommes, que ce soit chez Golden Moustache, lors de nos tournages ou de la post-production de nos vidéos. Nous n’avons jamais eu de soucis pour nous imposer dans ce milieu, la communication est ce qu’il y a de plus important entre les équipes.
Aude : Je ne sais pas de quel milieu on parle, si c’est le milieu de l’humour, pour l’instant ça va, si c’est le milieu de la poterie je dirais que c’est plutôt un plus d’être une femme.
Est-ce qu’il y a des choses que vous vous interdisez ?
Camille : Péter en public ?
Aude : Moi je pense qu’on peut péter partout mais pas avec n’importe qui.
L’expérience la plus cocasse que vous ayez vécue en tournage ?
Aude : Camille.
Camille : Camille.
Qu’est-ce que vous faites demain ?
Camille : Je vais proposer à mon match Tinder d’aller voir « L’amour flou » au cinéma.
Aude : Ah bon ? Mais on avait pas apéro demain soir ?
Une expo/un lieu/un plat/une chanson/… qui vous a donné des palpitations ?
Camille : Klimt, l’Islande, le risotto à l’encre de seiche, Bye Bye Macadam de Rone
Aude : Miro, chez mon papy, n’importe quel plat beaucoup trop épicé, Step de Vampire Weekend
Quinconce, ça veut dire quoi pour vous ? (Pour nous ça veut dire beaucoup)
Camille : Un média de ouf qui donne la parole à des gens doués et inspirants (merci pour l’invitation d’ailleurs)
Aude : Un média de ouf qui donne la parole à des gens doués et inspirants (merci pour l’invitation d’ailleurs) (Pouvez-vous mettre ma ligne avant celle de Camille pour qu’on ait l’impression que c’est elle qui m’a copié svp ?)
Tu préfères ne faire plus que des sketchs misogynes, antisémites, racistes et homophobes ou avoir un triplex de 250m2 dans le marais ?
Camille : Cette question demande réflexion, contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a pas que des avantages à avoir un triplex de 250m2 dans le Marais. Une telle surface demande beaucoup d’entretien.
Aude : Sans parler du chauffage l’hiver…
Vous avez le droit à un big up créa, il est pour qui ?
Camille : Un gros big up à Gregory Navis et Fleur Chabaud qui sont partis au bout du monde pour monter une série de documentaires en format court. Ça s’appelle Keep Curioous et c’est de la balle ! Abonne-toi !
Aude : J’ajoute un gros big up à mon frérot Virgile Daudet, être humain le plus drôle du monde malgré ses problèmes relationnels manifestes.
Un prochain projet en cours à partager ?
Camille : On va bientôt sortir une caméra cachée qu’on a tournée cet été à Montréal avec Sophie-Marie Larrouy. Elle nous coachait dans l’oreillette pendant qu’on draguait des Québécois. Gênance garantie !
Aude : Rien que de repenser à ce qu’on a fait pendant ce tournage j’ai des sueurs froides…
